« Nous savons qu’une telle perversion infantile peut ne pas persister pour la vie, qu’elle peut encore succomber plus tard au refoulement, avoir pour substitut une formation réactionnelle ou être transformée par une sublimation. (…) Mais quand ces processus font défaut, alors la perversion se maintient dans l’âge mûr ».
Freud S., Névrose, psychose et perversion, Paris, Puf, 1973.
« La vision du défaut de l’Autre ranime chez ce type de sujet la conscience d’une perte originelle insupportable que le démenti va, dans le même geste maintenir et récuser ».
Rey-Flaud H., Le démenti pervers, Paris, Aubier, 2002.
La perversion fait l’objet d’une clinique renouvelée qu’il convient de penser dans sa complexité afin d’éviter des phénomènes de généralisation abusive et de diagnostic erroné face à une compréhension réductrice de ses mécanismes.
L’agir pervers s’inscrit dans la réalité, ce qui lui confère une certaine dangerosité qu’il convient d’identifier pour en penser son Accompagnement. Les professionnels, confrontés à ce mode de jouissance du Sujet qui ne peut se contenter de fantasmes et passe par une mise en actes tout en faisant illusion de vérité, sont confrontés à la complexité des problématiques, et à la violence qu’elles génèrent par la confusion, entre autres, que les mécanismes engendrent.
L’apport et l’échange sur la compréhension des différents types de mécanismes, les modalités de prévention et de traitement, favorise et protège le professionnalisme des différents acteurs confrontés à l’humain et ses fonctionnements pervers dans un cadre donné (soin, éducation, management) qui peuvent mener régulièrement à l’impasse.
L’Espace ATD propose une formation étayante et innovante dans la compréhension des mécanismes de perversion à l’œuvre chez le Sujet, favorisant la capacité à penser la problématique selon différents modèles théoriques, un savoir-faire efficient dans la prise en charge des Sujets manifestant des mécanismes de perversion, une compréhension du caractère paradoxal du Sujet pour penser la prévention.
Myriam Goffard