Myriam Goffard
Approche clinique analytique et intégrative. Sa pertinence, ses limites.
Intervention lors du temps d’études du 16 juin 2016 au SNPPsy – (extrait)
Comment orienter notre écoute face au patient?
Ou plus exactement comment être orienté dans notre praxis face à ce qui se présente à nous, dans le cadre d’un entretien psychothérapeutique, voire d’une séance analytique ?
Différentes notions apprises, lues, peuvent faire écho et donnent sens aux enjeux du dire de nos patients et de ses manifestations mais parfois nous perdent davantage et menacent notre qualité d’être face à lui, surtout lorsque nos connaissances se révèlent très éclectiques.
De plus, nous pouvons avoir certaines réticences à nous référer à une nosographie pour éclairer notre compréhension des phénomènes à l’œuvre, afin de ne pas enclore le Sujet et empêcher tout processus créatif de se mettre à l’œuvre.
Mon propos n’est pas bien sûr de donner un cours supplémentaire sur les enjeux de la psychopathologie et de son meilleur usage mais de susciter une pensée pour chacun de nous qui permette de remettre au travail notre réflexion sur notre méthodologie d’appréhension de nos situations psychothérapeutiques, sachant que notre pensée créatrice et nos prises de conscience ont besoin d’être stimulées pour émerger. C’est donc dans ce but que j’avancerai les propos suivants.
Je vais vous partager une méthodologie qui peut construire des hypothèses diagnostiques afin que celles-ci soient au service de éthique, c’est-à- dire favorisent un bien dire face au Sujet unique et social, irréductible à toute tentative de le réduire à un trouble, voire de le réifier.
La clinique, se désignant étymologiquement « au lit du patient », comme acte se fondant sur une rencontre entre deux Sujets à visée d’accompagnement (nous laisserons de côté la visée d’évaluation spécifique réservée aux psychologues d.e.), désigne la constitution d’un savoir in vivo, individualisé, au contraire d’un savoir in vitro, qui vise l’établissement d’une théorie globale à partir de données générales. Les deux notions sont cependant liées, l’une renseignant l’autre sur la compréhension des phénomènes observés.